La sculpture moderne en France depuis 1950

BENOIT, Serge (30/11/1937, Le Mans).

Après des études de ferronnier d’art à Longueil-Annel, Oise, de 1953 à 1956, suivi quelques cours de dessin et de modelage Place des Vosges en 1960 et travaillé le bois et le métal dans le bâtiment et l’industrie, Serge Benoit aborde la sculpture en autodidacte à partir de 1961.

A la recherche d’un langage personnel, il aborde d’abord la figuration et les matériaux traditionnels comme la pierre, le bois, le marbre ou le granit en se mesurant à eux par la taille directe.
Travaillant ensuite chez des artisans menuisiers ou serruriers, il se tourne vers le métal et utilise des chutes de récupération en fer ou en laiton pour faire ses sculptures figuratives d’abord, puis plus structurées.

Après avoir participé à trois expositions de groupe en 1963, 1964 et 1965, et vendu un œuvre à Villemomble, il part deux ans au Canada entre 1966 et 1968. La galerie Moos puis la galerie Mc-Kay lui consacrent une exposition en 1966 puis en 1968. La même année il réalise une sculpture monumentale à Montréal. De nouvelles voies s’ouvrent alors pour lui. La sculpture monumentale devient une de ses préoccupations majeures et il place une œuvre devant un C.E.S. à Arcis-sur-Aube en 1971. Alors ses formes, volumes architecturés et emboîtés, éclatent pour devenir de moins en moins figuratives.

A la recherche d’un équilibre entre les composantes plastiques et d’une tension susceptible d’exprimer des forces dynamiques, il privilégie depuis maintenant sept ans, le mariage du bois et des métaux. Pourtant ses œuvres profondément originales, conservent un aspect sensible donné par le dernier travail du matériau. Travaillé à la gouge, poli puis patiné, il témoigne ainsi du travail de la main et donne à l’œuvre un caractère humain.

Fiche critique.

Fasciné par la machine, le sculpteur Serge Benoit a senti le besoin d’exprimer la force qui s’en dégage. Les tensions suscitées par les oppositions entre le métal et le bois, les formes cylindriques ou rondes contrastées s’imbriquant dans des formes plus massives créent une dynamique soulignée parfois par d’autres éléments tels un cordage ou une touche colorée.

Ces énergies structurées mais aussi contenues expriment des oppressions comme en témoignent les titres de certaines sculptures : « Claustration-Tension » ou « Claustration ».

Ecrasé par ces forces, l’artiste cherche aussi à en percevoir les mécanismes et par là à les domestiquer. Interrogation plastique sur les rapports entre l’homme et la machine, et entre l’homme et la société moderne, les sculptures de Serge Benoit sont l’expression originale d’un artisan et d’un ouvrier devenu sculpteur.